Cultiver du cannabis de qualité ne repose pas seulement sur des gestes intuitifs. Derrière chaque récolte réussie, il y a une maîtrise des paramètres essentiels comme l’EC, le pH, l’éclairage et le CO2. Dans cet article, nous allons explorer ces concepts en profondeur, mais avec des explications simples pour que chaque cultivateur, même débutant, puisse appliquer ces principes et améliorer ses résultats.
EC du substrat vs EC du drainage : Pourquoi c’est crucial ?
L’EC (conductivité électrique) mesure la concentration de sels (nutriments) dans l’eau. Le substrat (votre terre ou coco) retient ces nutriments, tandis que le drainage (runoff) est l’eau qui ressort après l’arrosage. Une EC élevée dans le substrat signifie que vos plantes ont accès à beaucoup de nutriments, mais une EC trop élevée peut aussi entraîner une suralimentation. L’EC du drainage est souvent plus basse car l’eau d’arrosage dilue les sels, mais se fier uniquement à cette mesure peut induire en erreur. Il est essentiel de contrôler l’EC du substrat, car c’est là que vos plantes se nourrissent réellement.
Astuce : Une EC du substrat trop élevée ? Augmentez le volume d’arrosage pour « rincer » l’excès de sels. Une EC trop basse ? Augmentez légèrement la concentration de vos nutriments.
L’importance du pH et de l’EC dans la zone racinaire
Le pH influence directement l’absorption des nutriments. Un pH trop acide ou trop basique bloque certains nutriments, même si l’EC est parfaite. L’idéal est de maintenir un pH entre 5,8 et 6,2 en hydroponie et entre 6,0 et 6,5 en terre. Surveillez le pH du drainage pour ajuster vos apports : un pH qui chute signifie souvent que vos plantes consomment activement les nutriments, mais un pH qui remonte peut indiquer un blocage ou une suralimentation.
L’éclairage sous-canopée : Un outil sous-estimé
Les lampes sous-canopée apportent de la lumière aux parties inférieures des plantes, souvent négligées par l’éclairage principal. Le spectre lumineux est primordial :
• Lumière bleue : Stimule la croissance végétative et la formation des sites de bourgeons.
• Lumière rouge et infrarouge : Favorise la floraison, la maturation et intensifie les couleurs comme les teintes violettes (anthocyanines).
LED ou HPS ?
Les LED offrent un spectre plus large et une consommation d’énergie réduite, mais sont plus chères. Les HPS, plus abordables, produisent beaucoup de chaleur et un spectre moins complet. Pour tirer le meilleur des deux mondes, certains cultivateurs utilisent des LED sous la canopée et des HPS au-dessus.
Collecte de données et suivi de culture : Pourquoi c’est indispensable ?
Tenir un journal de culture vous aide à identifier ce qui fonctionne. Notez chaque jour l’EC, le pH, les températures, l’humidité et les doses d’engrais. Utilisez des applications comme AYA pour centraliser ces données. Une bonne collecte permet d’ajuster vos pratiques et d’obtenir des résultats constants.
Le CO2 : Le carburant de la photosynthèse
Le CO2 est vital pour la croissance. Plus vos plantes reçoivent de lumière, plus elles ont besoin de CO2. Un niveau stable (autour de 1200-1500 ppm en floraison) permet une meilleure absorption d’eau et de nutriments. Si vos plantes montrent des signes de stress, comme des feuilles qui pointent vers le haut, vérifiez vos niveaux de CO2.
Génétique et stabilité : Choisir les bonnes variétés
Chaque variété de cannabis réagit différemment. Certaines sont plus gourmandes en nutriments, d’autres plus sensibles à la chaleur. La sélection génétique joue un rôle majeur : certaines variétés produisent des terpènes exceptionnels mais peuvent être plus difficiles à cultiver. Il est parfois nécessaire de renoncer à une variété peu productive même si elle est qualitative.
Installation et maintenance des équipements
Un bon câblage et un entretien régulier des équipements évitent les pannes et assurent un environnement stable. Utilisez un multimètre pour vérifier vos installations et choisissez des équipements adaptés à votre espace et à votre puissance électrique.
Conclusion
Optimiser sa culture passe par une surveillance précise et une adaptation continue. Maîtriser l’EC, ajuster le pH, utiliser le bon éclairage et gérer le CO2 sont des étapes essentielles. Avec de la pratique et un bon suivi, chaque cultivateur peut atteindre un niveau professionnel. Restez curieux, testez, ajustez et surtout, prenez plaisir à cultiver !
Commentaires