Dans le monde de la culture du cannabis, chaque paramètre joue un rôle crucial dans l’expression des génétiques. L’un des points souvent mal compris concerne l’azote (N) en fin de floraison. Beaucoup de cultivateurs ont remarqué que lorsqu’ils limitent l’apport en azote tout en maintenant un bon niveau de potassium, leurs plantes développent un profil terpénique plus intense, avec des arômes plus prononcés et une meilleure qualité globale du produit final.
Le rôle de l’azote et pourquoi il faut le réduire en fin de cycle
L’azote est un élément essentiel au développement de la plante, en particulier durant la phase végétative, où il favorise la croissance des feuilles et des tiges. Cependant, lorsqu’il est encore en forte quantité en fin de floraison, il peut ralentir le processus de maturation et empêcher la plante d’exprimer pleinement son potentiel.
En effet, l’azote retarde la sénescence, c’est-à-dire le processus naturel de vieillissement de la plante. Une plante qui reçoit trop d’azote en fin de floraison continue à rester en mode végétatif au lieu de consacrer toute son énergie à produire des fleurs denses, riches en résine et en terpènes.
Dans d’autres cultures agricoles, on observe le même phénomène : un excès d’azote tardif peut ralentir la maturation des fruits et empêcher leur concentration en arômes et en sucres. En limitant l’azote, on pousse la plante à accélérer sa fin de cycle, ce qui favorise une meilleure expression génétique et une accumulation plus importante de terpènes et de cannabinoïdes.
Pas de “flush” à zéro EC : un mythe dangereux
Attention cependant : réduire l’azote ne signifie pas flusher à zéro EC. Certaines pratiques populaires, comme le rinçage total des nutriments dans les dernières semaines de floraison, peuvent en réalité fragiliser la plante au lieu de l’aider.
En stoppant totalement les apports nutritifs, on stresse fortement le système immunitaire de la plante, ce qui la rend plus vulnérable aux maladies, notamment aux pathogènes cryptogamiques comme le Botrytis (la pourriture grise). Une plante affaiblie et en carence sévère ne peut pas se défendre efficacement contre les moisissures, ce qui met en péril la récolte.
Même dans la nature, le rinçage à zéro EC n’existe pas
L’idée de “purger” une plante de ses nutriments en la rinçant à l’eau pure ne repose sur aucune base scientifique. Dans la nature, une plante en pleine terre n’est jamais rincée à zéro : le sol contient toujours des minéraux et des éléments disponibles jusqu’à la fin du cycle de vie de la plante. C’est comme ça que la nature l’a conçu.
Même en extérieur, une plante en floraison continue d’absorber les nutriments présents dans son environnement, et son métabolisme s’adapte naturellement à la sénescence sans qu’il soit nécessaire de la priver brutalement d’éléments essentiels.
C’est pourquoi le flush total est un mythe à bannir. En culture hors-sol, il est important de maintenir une nutrition adaptée jusqu’au bout pour éviter un stress excessif et garantir une plante saine jusqu’à la récolte.
Ce qu’il faut faire à la place : maintenir le potassium et optimiser la nutrition
Plutôt que de flusher à l’eau pure, il est recommandé de :
✔️ Réduire progressivement l’azote à partir de la moitié de la floraison.
✔️ Maintenir un apport suffisant en potassium (K), essentiel pour la maturation et la densité des fleurs.
✔️ S’assurer que la plante dispose de tous les nutriments nécessaires pour finir son cycle sans carence sévère.
En suivant cette approche, on obtient :
• Des fleurs plus compactes et résineuses.
• Une concentration en terpènes plus élevée et des arômes plus complexes.
• Un produit fini plus qualitatif, sans excès de chlorophylle ou d’amertume.
• Une plante en meilleure santé jusqu’à la récolte, sans risque accru de pathogènes.
Conclusion : la clé, c’est l’équilibre
On ne peut pas transformer une mauvaise génétique en un produit exceptionnel juste en ajustant la nutrition. Mais pour maximiser l’expression d’une bonne génétique, il est essentiel d’adapter l’alimentation de la plante à chaque étape de son cycle de vie.
L’idée n’est pas d’affamer la plante, mais de stimuler son métabolisme de façon naturelle en respectant son rythme biologique. Moins d’azote, plus de potassium, un bon équilibre des nutriments… et surtout, pas de flush agressif ! Voilà les clés pour une récolte réussie.
C’est notre vision. Pas une promesse, juste un standard que l’on refuse de baisser.

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