Optimiser la densité de votre canopée en culture indoor : guide pour débutants et professionnels

La culture du cannabis en intérieur a beaucoup évolué ces dernières années.

Alors qu’autrefois on se contentait de poser quelques pots sur des tables fixes, l’arrivée des systèmes de tables roulantes et des éclairages LED puissants a complètement changé la donne.

Aujourd’hui, la question centrale n’est plus seulement de savoir combien de plantes placer sur un mètre carré, mais comment utiliser au mieux l’espace en trois dimensions (m² au sol et hauteur de canopée) pour obtenir le maximum de fleurs de qualité.

Dans cet article, nous allons voir :

• ce que signifie réellement la densité de canopée ;

• comment calculer la surface idéale par plante en fonction du temps de croissance (veg time) ;

• pourquoi le palissage et le stripping sont indispensables ;

• quand envisager l’utilisation de lumières sous-canopée ;

• et enfin, des conseils pratiques pour les cultivateurs pros comme pour les amateurs en tente.

🌿 Qu’est-ce que la densité de canopée ?

La densité de canopée ne se limite pas à la surface au sol (m²). En réalité, c’est la quantité de sites floraux productifs par volume de canopée (m³) qui détermine votre rendement et la qualité finale.

• Dimension horizontale (m²) : la surface au sol couverte par les plantes.

• Dimension verticale (hauteur utile) : la profondeur de canopée réellement éclairée et productive, généralement entre 75 et 90 cm. Au-delà, les fleurs du bas manquent de photons et deviennent des « popcorn buds ».

L’équilibre idéal est atteint lorsque tout le volume lumineux est rempli de sites productifs, sans qu’il y ait de surpopulation qui ferait perdre en qualité.

📏 Comment calculer le nombre de plantes idéal ?

Un repère pratique utilisé par les cultivateurs pro :

👉 1 plante peut occuper environ 0,1 m² de canopée par semaine de croissance (veg).

Exemple :

• 1 semaine de croissance = 0,1 m²/plante

• 4 semaines = 0,4 m²/plante

• 5 semaines = 0,5 m²/plante

Si ton espace mesure 3 m × 1,5 m = 4,5 m² :

• Avec 5 semaines de croissance (~0,5 m²/plante) → ≈ 9 plantes

• Avec 4 semaines de croissance (~0,4 m²/plante) → ≈ 11 plantes

💡 Astuce : Mieux vaut avoir un peu moins de plantes mais des pieds bien travaillés et aérés, que trop de plantes qui vont se faire de l’ombre et produire beaucoup de petites fleurs.

✂️ Palissage et stripping : les clés de la réussite

Palissage (SCROG, LST, attaches)

• Sert à étaler les branches horizontalement pour couvrir tout l’espace au sol.

• Améliore la répartition de la lumière et l’oxygénation.

• Réduit le risque de moisissure grâce à une meilleure circulation de l’air.

Stripping (démariage / lollipopping)

• Moment idéal : vers J+15 à J+16 de floraison, juste après le stretch, quand la structure définitive est visible.

• Technique :

  
  

  • Garder 6 à 8 branches principales par plante.

  • Supprimer les branches faibles et le feuillage bas qui ne recevront jamais assez de lumière.

  
  

• But : ne conserver que la partie supérieure de 75–90 cm de canopée productive, afin que chaque photon serve à développer des fleurs de qualité.

💡 Faut-il ajouter des lumières sous-canopée ?

• Dans une salle verticale avec peu de hauteur (1,35–1,50 m entre les plateaux et les LEDs), le dessous de la canopée reçoit très peu de lumière.

• Les barres LED sous-canopée permettent alors de stimuler les sites floraux bas, de limiter le popcorn et d’augmenter légèrement le rendement.

• Puissance conseillée : environ 10 à 15 % de la puissance lumineuse principale par m².

  
  

  • Exemple : si tu éclaires 4,5 m² avec 600 W de LED (≈133 W/m²), tu peux ajouter 270–400 W de barres LED réparties sous le treillis.

  
  

⚠️ Attention : l’ajout d’éclairage sous-canopée n’annule pas le besoin de structurer et d’éclaircir. Si la canopée est trop épaisse, même les barres ne suffiront pas à garantir la qualité.

📌 Conseils pratiques pour les cultivateurs

• Planifiez votre densité avant de lancer le cycle : ajustez le nombre de plantes en fonction du temps de croissance prévu et de la surface.

• Utilisez un treillis pour guider vos branches et uniformiser la canopée.

• Contrôlez la profondeur productive : ne cherchez pas à fleurir en dessous de 90 cm, vous produirez surtout du petit calibre.

• Prévoyez le stripping en deux temps : avant 12/12, puis à J+15–16.

• Considérez les under lights uniquement si vous êtes très serré ou en multi-étages, sinon concentrez-vous sur un canopy homogène.

🚀 Conclusion

La densité de la canopée est un facteur déterminant de la réussite en culture indoor. En pensant en volume (m³) et non seulement en surface, vous pouvez maximiser vos rendements sans sacrifier la qualité.

Le secret réside dans l’équilibre : ni trop de plantes qui s’étouffent, ni trop peu qui laissent des espaces vides.

En maîtrisant la durée de croissance, le palissage, le stripping et l’éclairage, que vous soyez cultivateur amateur en tente ou producteur industriel sur plusieurs étages, vous optimiserez la productivité de vos cultures tout en gardant une qualité optimale.