Comprendre l’EC, les ions et la pression osmotique en culture de cannabis : le guide simple pour booster vos récoltes
- deamspam
- 23 juin
- 4 min de lecture
Quand on cultive du cannabis en indoor, maîtriser l’irrigation est un des leviers les plus puissants pour obtenir des fleurs denses, résineuses et de qualité supérieure. Mais derrière cette irrigation, il y a des notions clés que beaucoup de cultivateurs ont du mal à bien comprendre : l’EC, les ions, la pression osmotique, le dryback et le stacking. Aujourd’hui, on va tout vous expliquer simplement.
Les ions, la nourriture de vos plantes
Dans votre solution nutritive, les engrais apportent des éléments essentiels à la plante : azote, phosphore, potassium, calcium, magnésium, etc. Une fois dissous dans l’eau, ces éléments deviennent des ions. Ces ions, ce sont de tout petits morceaux d’atome chargés électriquement.
Pour faire simple :
Le nitrate (NO3⁻)
Le potassium (K⁺)
Le calcium (Ca²⁺)
Ces ions circulent librement dans l’eau et sont absorbés par les racines pour nourrir la plante.
L’EC : la mesure de vos ions
L’EC, ou électroconductivité, mesure la quantité totale d’ions présents dans l’eau. Plus il y a d’ions, plus l’eau conduit l’électricité. C’est ce chiffre que nous surveillons chaque jour pour savoir à quel point la solution nutritive est concentrée.
C’est comme mettre du sucre ou du sel dans un verre d’eau : plus on en met, plus l’EC grimpe.
Ce qui se passe dans le substrat à chaque arrosage
À chaque irrigation :
Vous apportez de l’eau chargée en nutriments (ions).
La plante en absorbe une partie.
L’eau s’évapore ou est absorbée.
Les ions non absorbés restent et s’accumulent dans le substrat.
Si on n’arrose pas à saturation, les sels s’empilent au fil des jours. C’est le stacking d’EC.
Pourquoi l’EC peut sembler baisser quand le substrat sèche
C’est là que beaucoup de cultivateurs se trompent. Quand le substrat devient très sec, il reste parfois si peu d’eau que certains sels précipitent (ils sortent de la solution et deviennent des petits cristaux). Comme les sondes EC ne mesurent que les ions dissous, elles peuvent afficher une valeur faussement basse.
Mais les sels sont toujours présents ! Dès que vous réhydratez le substrat, ils se redissolvent et l’EC remonte.
Un substrat sec ne reflète donc pas toujours l’EC réel de la zone racinaire.
La pression osmotique : la résistance invisible
La pression osmotique, c’est la force que doit fournir la plante pour absorber l’eau face à la concentration de sels autour de ses racines. Plus il y a d’ions dans le substrat (EC élevé), plus l’eau devient “lourde” à tirer. La plante doit alors fournir plus d’énergie pour boire.
Bien géré, ce stress osmotique est bénéfique :
Il stimule la floraison.
Il favorise la production de résine.
Il pousse la plante à densifier ses fleurs.
Mais attention : un EC trop élevé bloque l’absorption et peut freiner la plante. Tout est question d’équilibre.
Le dryback contrôlé et le stacking d’EC
Le dryback contrôlé est l’arme secrète des cultivateurs modernes. En maîtrisant le volume d’arrosage et les périodes de séchage du substrat, on peut volontairement empiler l’EC au fil des jours :
En phase végétative : drybacks modérés et EC raisonnable.
En phase générative (début de floraison) : drybacks plus profonds, EC plus élevé.
L’objectif : créer une tension générative qui pousse la plante à déclencher la floraison et à concentrer son énergie sur les fleurs.
C’est une technique de pilotage des cultures (crop steering) redoutablement efficace pour obtenir des fleurs compactes et riches en terpènes.
Saturation et reset : le cycle complet
Après plusieurs jours de stacking, on effectue un arrosage à saturation (jusqu’au runoff) pour remettre à zéro la charge de sels :
Les excès sont rincés.
La pression osmotique baisse.
La plante absorbe à nouveau librement.
Puis on relance un nouveau cycle de dryback.
Ce reset régulier est essentiel pour éviter l’accumulation excessive de sels qui pourrait freiner la plante.
Bulk EC vs Pore Water EC : bien lire ses sondes
Lorsque vous mesurez l’EC avec une sonde dans le substrat, vous obtenez généralement le Bulk EC (EC global du substrat).
Mais ce qui intéresse vraiment la plante, c’est l’EC de l’eau qui touche directement les racines : le Pore Water EC (PWE EC).
Souvent, le PWE EC est bien plus élevé que le Bulk EC, surtout en fin de dryback. C’est pourquoi certains outils et formules permettent d’estimer le PWE EC à partir du Bulk EC.
Exemple de conversion :
PWE EC = 2.74 / 0.60^1.96 = 7.81 mS/cm
Cela montre à quel point l’EC réel autour des racines peut être bien plus élevé que ce qu’indique la sonde. Cette connaissance est capitale pour piloter correctement l’irrigation.
En résumé :
Les ions sont la nourriture de vos plantes.
L’EC mesure leur concentration.
Le dryback permet de jouer sur l’EC et de créer une tension générative.
La pression osmotique est un stress contrôlé bénéfique quand il est bien dosé.
Les resets à saturation permettent de nettoyer le substrat avant d’empiler à nouveau.
Le Bulk EC n’est qu’une partie de l’histoire. Le PWE EC donne une image plus précise de ce que vivent réellement les racines.
Chez Botafarm California, nous enseignons à nos cultivateurs comment piloter leur irrigation avec précision, grâce à une compréhension fine de ces phénomènes. Le résultat ? Des fleurs plus denses, plus résineuses, des récoltes plus homogènes et un véritable contrôle du cycle de culture.
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